Prise de conscience

Ce soir, je devais normalement sortir avec des amies, mais durant la journée je leur avais envoyé un message que finalement j’allais plutôt bosser mes cours, mes examens approchant à grand pas. J’étais donc rentrée chez moi après ma garde et m’étais mise tout de suite autour de mes cours, ne prenant pas le temps de lever la tête que pour attraper un biscuit à grignoter de temps en temps. 
Vers 21 heure on sonna à la porte de l’appartement, mon frère n’était pas là, j’allais donc répondre me demandant qui ça pouvait bien être. C’était l’une des filles de mon groupe qui venait me chercher en me disant que j’avais besoin de me détendre un peu et que ce n’était pas parce que je prenais le temps de m’arrêter une soirée que j’allais louper mon année. D’autant que j’avais de bonnes moyennes, mais malgré tout je ne voulais pas y aller, je parlementais durant 20 minutes avec mon amie avant de finalement sentir qu’elle ne me laissait pas vraiment le choix que d’aller avec elle et qu’elle ne partirait de tout façon pas sans moi. 
A contre cœur j’allais me changer pour enfiler une petite robe avant de la rejoindre dans le salon ou elle m’attendait avec un large sourire satisfait sur le visage. Je prenais mon sac et la suivait même si je n’en n’avais pas vraiment l’envie, je savais que d’un autre côté ça me ferait peut-être du bien de m’accorder cette soirée et de faire autre chose que de bosser. Je rentrais dans sa voiture et elle démarrait sa voiture. Nous roulions en direction un club où nous avions l’habitude de nous retrouver, mon amie s’arrêta à un feu rouge avant de repartir lorsqu’il repassa au vert. Je discutais avec mon amie lorsque tout à coup, j’ai été éblouie par des phares de camions et j’entendis un gros bruit de klaxon, quelques instants plus tard je senti un gros choc dans la carrosserie et que le véhicule de mon amie se déportait sur la droite. Ma tête frappa contre la vitre de la porte côté passager et je senti de forte douleur envahir ma tête puis une partie de mon côté droite. J’entendais les cris de mon amie qui m’appelait et c’est là que j’ai perdu connaissance…

Depuis ce moment j’avoue que mes souvenirs sont un peu flous, je me souviens des cris de mon amie, du fait que j’avais essayé de reprendre mes esprits pour l’aider. J’ai l’impression que j’ai essayé de me pencher vers elle, c’est là que j’ai senti que mes jambes étaient coincées sans doute sous le tableau de bord qui devait être complètement écrasé après le choc. Je me souviens de la douleur que je ressentais dans mon corps des gens qui tapaient à la vitre pour voir si je réagissais ou peut-être pour voir ce qui se passait. A un moment je vis arriver des véhicules avec des feux enclenché, le bruit de leur sirène était fort bien que j’avais l’impression de ne pas les entendre correctement et une sorte d’agitation semblait se faire autour de nous. 

Puis tout à coup plus rien le noir total jusqu’à un moment où j’ai eu l’impression d’être dans un endroit connu, les lumières au plafond, l’odeur, les voix connues qui m’appelaient par mon prénom en me disant tien bon, j’entendais leur voix mais pas comme d’habitude c’était comme si j’entendais des échos lointains. J’essayais péniblement d’articuler le prénom de mon amie, Becca. Mais je ne sais pas dire si je l’ai vraiment fait ou pas, j’avais mal mais je ne parvenais pas à bouger, ni même l’exprimer verbalement. J’avais l’impression d’être vraiment mal en point à ce moment-là, qui n’avait dû durer que quelques secondes mais qui m’avais paru être une éternité. 

Puis c’est à nouveau le néant complet jusqu’à un moment ou tout d’un coup je reprenne connaissance, ayant l’impression d’entendre les cris de mon amie Becca. J’ouvrais les yeux, j’avais mal dans tout mon corps comme si j’avais été complètement écrasée, je regardais autour de moi et voyais des murs blancs un endroit qui semblait plutôt froid et impersonnelle. J’appelais mon amie, espérant qu’elle me réponde que c’était elle qui m’avait réveillée en criant. Mais à cet instant je n’avais aucune certitude de rien, je n’étais même pas sûre de savoir où j’étais et j’étais loin de me douter que mon amie n’était déjà plus en vie qu’elle était décédée rapidement après son arrivée à l’hôpital. Je ne savais pas non plus que le conducteur du camion était ivre au moment de l’accident. Pour l’instant j’essayais juste de revenir à la réalité, de réaliser ou j’étais, ce qui c’était passé. Une voix familière m’appelait, je tournais la tête vers cette voix qui m’appelait qui me rassurait car elle m’était familière, c’était ma tante Mégane. Je la regardais mais mon regard devait sembler vide, je devais avoir l’air de planer à dix mille pieds au-dessus du sol, j’avais d’ailleurs l’impression de voire des éléphants roses avec des baskets verte planer derrière ma tante.